Cultivé à l'origine dans la seule province du Yunnan, le thé Pu'er a séduit l'empereur mongol Kubilaï Khan, qui découvrit les autochtones faisant bouillir quelques feuilles de pu'er pour en faire une soupe aux multiples vertus curatives. Le thé Pu'er revêt plusieurs appellations évocatrices comme le "Saute chaque nuit" pour son effet aphrodisiaque. Le "Fond de pantalon" viendrait des jeunes cueilleuses cachant dans leurs pantalons bouffants une partie de leur récolte destinée à la revente personnelle.
Ces thés sombres sont récoltés quatre fois dans l'année. Les feuilles sont roulées puis, séchées à l'air et enfin vaporisées d'eau afin de les assouplir à nouveau. Elles pourront alors être compressées dans des moules aux formes diverses et variées dans lesquels les feuilles fermenteront dans des caves en s'affinant plusieurs semaines en les brassant régulièrement. Les thés compressés dits "bian kiao cha" littéralement "thé pour au-delà de nos frontières", servaient de monnaie d'échange avec les caravaniers mongols et tibétains. Ils sont aujourd'hui très appréciés en Chine et peu exportés, ne représentant que 20% de la production des Pu'er. Les grands crus Pu'er vieillis et bonifiés en cave sont très prisés.